Résilience Equestre Holistique
Mmmmh, est-ce compatible ?
Parmi les cavaliers que j’accompagne, il y a deux catégories, ceux qui ont un objectif précis ( débourrer son cheval, régler un problème relationnel, développer harmonieusement le couple qu’il forme avec leur cheval … ) et il y a les cavaliers en recherche d’échanges bienveillants, généralement ce sont les non propriétaires de chevaux. Je tends à penser que dés que l’on partage notre vie avec un cheval, on a besoin de se prouver quelque chose, mais ça c’est un autre sujet.
Parmi ces cavaliers, il y a N.
N. c’est un principe de vie à elle toute seule, une philosophie incarnée. N. n’est pas propriétaire d’un cheval, mais l’idée de l’envisager un jour l’attire. Aujourd’hui, N. prend des séances deux fois par mois et vient à nous toujours avec les mêmes intentions, pas d’attente, vivre, expérimenter et profiter. Et sa posture est un réel régal pour moi car elle est accompagnée d’une joie et d’une curiosité sans limite qui n’ont pas été entâchée par de quelconque traumatisme équestre ou autre.
Alors, quand je regarde N. je me dis qu’elle doit détenir l’un des secrets du bonheur ( c’est fou de voir combien elle émane de joie, de lumière à chaque fois qu’elle nous rejoint pour une séance ), elle est juste heureuse d’être là. Curieuse, confiante, enjouée, ouverte et présente.
Cette posture me fait écho à de nombreuses lectures au sujet de la la loi de l’attraction, au sujet de la prière abordée par Gregg Braden, ainsi qu’au sujet de la visualisation. A chaque fois, la clé n’est pas dans l’action de visualiser, de prier ou de vibrer ce qu’on veut attirer, LA CLE est dans le lâcher prise qui est sensé accompagner ces actes.
Et à voir N. évoluer avec nous, je pense qu’il y a vraiment quelque chose à apprendre de ça. Je pense qu’en se focalisant sur notre objectif, nous détenons un puissant moteur à notre progression, et qu’à la fois nous nous fermons à un tas d’autres expériences du fait d’enfermer notre regard dans un entonnoir qui va de nous à notre objectif. Parfois, on en oublierai que la solution n’est pas dans le cadre où nous l’y attendions.
J’ai la chance d’être curieuse et donc d’avoir ouvert mes sources d’outils à plus vaste que le dressage qui m’anime. Mais il n’en reste pas moins que mentalement, étant quelque part enfermée dans cet objectif, non seulement je me limite dans mes perceptions, dans mes actions et dans mes réflexions, mais surtout je mets des critères de réussite là où je pourrais seulement poser des critères d’observation.
La solution alors ? Faire un mix entre être actif et être passif, émettre et recevoir, poser des actes et attendre le résultat, poser une situation et en observer toutes les dimensions, y compris celle qui nous intéresse, nous anime.
Et si pour mieux réussir il fallait parfois laisser faire, attendre, observer, tester, jouer en quelque sorte, jouer à aller à la cueillette de tous les possibles. Contrôlons ce que nous pouvons contrôler, nous-même, prenons les rênes de nos choix et ensuite, suivre le mouvement, écouter ce qui nous revient, surfer sur ce qui nous est offert, que cela ressemble à un cadeau empoisonné ou au Graal tant espéré.
Je vais de ce pas imiter N. , vivre chaque instant avec mon cheval comme si cétait le premier, comme si c’était le dernier, et laisser plus de place à la réception qu’à l’émission, je ne peux pas être perdante ? Non, j’en suis sure.